Christian a tout pour être heureux, il a une entreprise qui fonctionne à merveille, une santé de fer et une maison de deux cent cinquante mètres carré digne d’un palais, avec un terrain qui accueil une piscine et un court de tennis. Bref, à quarante ans bien avancés, il a tout…ou presque. En faite, il ne lui manque que l’amour. Bon, avec son physique a la Georges Clooney, il n’a pas de mal à plaire aux femmes, mais aucune n’a réussie à conquérir son cœur de façon durable. Avec regrets, il pense même à Caroline, cette brunette qu’il a jetée sur un coup de tête juste par ce qu’elle n’a pas aimé une remarque de sa part. En fait, c’est la toute sa vie, quand il a enfin trouvé la femme qui lui convient le mieux, il faut qu’il fiche tout en l’air sur un coup de tête.

D’ailleurs, sa mère ou sa sœur lui l’ont dit très souvent, « le seul problème avec toi, c’est ton caractère de macho ». Plus il y repense, plus il se dit que peut être qu’elles n’ont pas totalement tort. C’est vrai quoi, tout ce qu’il demande a une femme, c’est de tout faire et de ce taire. Bon d’accord, j’exagère un peu, mais ses idées sont loin d’être à l’opposé de ça. Finalement, dans sa façon de penser, il fini par admettre son machisme parfois extrême même et ça commence à lui faire peur. Un jour, alors qu’il se décide à consulter un spécialiste en comportement, dans le cabinet, comme par hasard, il est prit en charge par une femme.

« C’est bien ma veine » ce dit-il. Mais, contre toutes attentes, il apprend beaucoup sur lui et sur sa façon d’être au quotidien. Cette femme va même jusqu'à lui dire qu’au bout du compte, l’idéale pour lui serait une esclave tant son caractère est incompatible avec l’amour. Il se dit qu’elle est pire que lui. « Cette femme doit avoir un grain, ce n’est pas possible que je sois attiré par l’esclavagisme. » Mais des jours durant, il n’a cessé d’y penser. Si bien qu’un jour, il a décidé de voir un autre spécialiste. Cette fois, il est prit en charge par un homme et si les révélations de sa personnalité ne sont pas si différente, cette fois, le spécialiste lui parle d’un univers dont il ignorait le nom. « J’ai un nom pour vous définir Monsieur.

Vous êtes attiré par l’univers sadomasochiste. Indirectement, vous espérez trouver une femme qui vous obéisse au doigt et à l’œil mais qui vous aime car vous saurez lui offrir ce qu’elle attend en retour.» De retour chez lui, il va sur internet, il fait une recherche sur le sujet. Il comprend du coup ce que le spécialiste lui disait dans ce cabinet. Voir ces femmes se faire maltraiter sous les ordres des hommes ou d’autres femmes l’excite à un point inimaginable.

Cette fois, il sait quel est sa voie, il lui faut une soumise. Sans attendre, il se met à la recherche de clubs dans sa région et bien qu’il n’y en ait pas beaucoup, ils sont bien cotés. Les premières visites se font discrètes pour lui afin de comprendre le fonctionnement puis au bout de la quatrième visite, il décide de se lâcher. Il se met en quête de sa soumise mais, les candidates ne sont, soit pas à son gout, soit déjà prises. Au bout de cinq ans de recherches incessantes et de fréquentations de club ou sites dédiés au BDSM, il désespère de trouver sa perle. Il a bien trouvé quelques filles soumises mais ça ne collait jamais sur du long terme car elles étaient trop loin de ce qu’il cherche dans sa future soumise ou alors, c’est la fille qui ne se sentait pas bien auprès de lui. Du coup, il décide donc de faire un break dans sa quête car de toute façon, il va avoir des dossiers très importants à traiter pour son entreprise et ça tourne à l’obsession a la longue de chercher.

Chloé est une ravissante jeune femme de tout juste vingt ans fraichement diplômée. Heureuse dans sa vie de famille très soudée, elle est tout aussi contente de son petit ami avec qui elle file un bel amour. Il faut dire qu’il est aux petits soins pour elle et qu’elle adore se mettre en quatre pour lui plaire. Mais elle reconnait aussi que ce coté très eau douce lui joue des tours car elle a parfois du mal à se situer par rapport a la vie active qui l’attend. Très souvent, elle ne trouve pas sa place dans les petits boulots d’étudiante qu’elle fait car elle ne réussie pas à se fondre dans le fonctionnement des divers entreprises qu’elle a fréquentée. La solution pour sa future vie se dit-elle c’est de vivre auprès des gamins, comme ça, je les aiderais à mon rythme et la cadence ne sera pas trop élevée. Mais après un stage en crèche, elle constate que c’est un pur échec.

Rien ne colle et il va bien falloir trouver un boulot qui la motive et qui est fait pour elle. Un soir dans sa chambre, elle fait le ménage à fond et elle se dit que sa vie va être bien dure si elle ne trouve pas de travail. Ses copines ont beau la rassurer, elle ne cesse de se poser plein de questions. Sa gentillesse et sa passivité sont souvent des atouts, mais aussi bien des défauts, nombres de ses anciens petits amis ont profité de son caractère docile pour, soit la prendre pour une conne, soit lui faire faire des trucs de machos comme leurs courses ou leurs ménages de piaule d’étudiants. Bref, elle se laissait bouffer sans trop rien dire et avec le recul, rien n’a véritablement changé, même certaines de ses copines profitent d’elle. Mais elle est comme ça Chloé, entière et gentille. Ses parents ont bien essayé de la bouger, rien n’y a fait. Elle reste presque docile, comme si elle était trop bien élevée. Mais un jour, Elle dit stop à tout ça. Elle se dit qu’elle changerait bien tout dans sa vie, mais ne sachant pas comment s’y prendre, elle décide d’en parler à sa meilleure amie. A ses yeux, c’est la seule qui soit capable de la comprendre, de l’écouter et de l’aider sans rien demander en échange. Elles ont rendez-vous à la terrasse d’un café un samedi après-midi :

«- Bonjour Manuela

• Bonjour Chloé tu vas bien ? Alors, de quoi voulais-tu me parler ?
• Bof, J’en ai marre de tout ça.
• Vas y explique moi ?
• J’en ai marre d’être trop gentille, d’être prise pour une conne. Tu vois, même mon copain l’autre jour m’a prise pour une conne. Je n’en peux plus.
• Que t’a-t-il fait ?
• Laisse tomber, je fais un break avec lui de toute façon. Je te jure, je veux changer de vie. La, ce n’est juste plus possible de continuer comme ça.
• Calme toi, c’est juste un coup de blues, ça va passer.
• Non, Manuela, pas cette fois. Je vais tout plaquer et devenir une autre Chloé. Tu verras, on en reparlera un jour et tu me diras que j’avais raison de tout changer.
• Ne dit pas n’importe quoi, tu es juste déprimée ça arrive. Tu as juste besoin de repos et de penser a autre chose. Tu fais toujours du sport ?»

La suite de la conversation entre les deux copines a tourné autour de futilités dont les demoiselles ont le plus grand secret à vingt ans. Au bout d’une heure, Manuela doit quitter sa copine pour retourner travailler, laissant Chloé seule à la table et dans sa déprime qui revient au galop. Christian qui est a la table derrière Chloé, a tout entendu et en plus de trouver la demoiselle charmante, il se dit qu’elle serait une soumise idéale. Il décide donc de l’accoster pour lui proposer ce dont elle rêve, une nouvelle vie :

« - Bonjour Chloé, j’étais assis derrière toi et malgré moi, j’ai tout entendu.

• Ah ! Et ça ne vous gêne pas d’écouter la conversation des autres comme ça ?

• Pas quand la demoiselle est aussi belle que toi, qu’elle est dans la détresse qu’est la tienne et que je peux l’aider.

• Et en quoi vous pouvez m’aider ?

• Tu veux changer de vie n’est ce pas ?

• Oui, mais c’est façon de dire.

• Je t’offre la possibilité de vraiment changer de vie.

• Je ne veux pas déménager, non, ça ne m’intéresse pas.

• Qui te parle de déménager ? Je te parle de changer de vie ici dès que tu le voudras.

• Et comment est-ce possible ?

• Suis-moi et je te montrerai.

• Mais vous êtes malade. Je ne vous connais pas et vous voulez m’emmener je ne sais où ? Très franchement, vous rêvez mon cher Monsieur.

• Oui, tu n’as pas tort. Je vais te faire ma proposition ici, devant tout le monde.

• Si vous voulez, de toute façon, je n’ai rien d’autre à faire.

• Je pense que tu aimes rendre services mais que tu veux être reconnue pour ça.

• Oui c’est vrai…

• Tais-toi ! Je parle, tu écoutes et tu réagiras après !

• Oui, pardon.

• Je reprends donc. Je pense que tu aimes rendre services mais que tu veux être reconnue pour ça. C’est une qualité de soumise. Je pense aussi que tu ne sais pas prendre des initiatives et que tu aimes te laisser guider. C’est encore une qualité de soumise. Ensuite, tu sais reconnaître l’autorité quand elle est face à toi et tu n’arrives pas à dire non. Et c’est toujours une qualité de soumise. Enfin, tu es très belle et très féminine. C’est encore et toujours un point essentiel pour être une soumise même si ce n’est pas le plus important. Chloé, tu es une soumise qui s’ignore et je t’offre cette vie sous mon commandement. Je ferai de ta vie un enfer de jouissance et d’obéissance. Car, pour finir, j’ai aussi entendu que ton « copain » ne te satisfaisait pas plus que ça sexuellement. C’est dur de comprendre une femme mais j’ai la prétention de t’offrir des orgasmes dont tu ignores même l’existence. Voila ce que je te propose.

• Rien que ça ? Mais vous êtes un vrai malade mental. Une soumise, mais vous n’êtes vraiment pas bien, il faut vous faire soigner. Bon maintenant laissez moi tranquille.

• Je m’attendais à cette réponse quand on ne sait pas ce que c’est. Je vais être très franc avec toi, tout ce que je t’ai dit est vrai, n’est ce pas ?

• Admettons…

• Tu vas te renseigner sur ce sujet. Avec internet, ça ne devrait pas être trop dur. Mais surtout, tu vas penser à ce que je viens de te dire dès qu’une situation se présentera à toi. Tu seras bien obligée de voir par toi-même que j’ai totalement raison. Tiens, voici ma carte, il y a mon adresse personnel, mon adresse mail et mon numéro de téléphone personnel et professionnel. C’est une preuve que je ne veux pas te jouer un mauvais tour. Ma proposition est plus que sérieuse et je vais te laisser réfléchir aussi longtemps que tu en auras besoin. Saches, petite soumise, que je serais installé a cette terrasse de café tous les samedis à venir en attendant ton arrivée pendant une heure de quatorze heures trente à quinze heures trente. Si tu viens me voir, c’est que tu acceptes mon offre. Tu peux aussi l’anticiper puisse que tu as ma carte. Réfléchies bien Chloé, une proposition comme celle la ne se représentera pas deux fois. Au revoir Chloé »

Sans attendre une éventuelle réponse de la part de la jeune fille, et sur de lui, il se lève et part laissant Chloé perdue avec tout ça. Elle cherchait du soutien auprès de sa meilleure amie et a finalement trouvé un « connard ». Arrivée chez elle, elle laisse glisser la carte de Christian :

« Ah, il s’appelle Christian et il n’habite pas très loin d’ici en plus. Mais bon, ce n’est pas la peine. Adieu sale con » Et Chloé déchire la carte et la jette dans sa corbeille de bureau. Cette nuit la, elle n’arrive pas a trouver le sommeil. Bien malgré elle, elle repense à cette « délirante » proposition. « Qu’est ce qu’une soumise ? Suis-je une soumise ? » Les questions fusent dans le cerveau de la douce jeune fille. N’y tenant plus, elle se lève et allume son PC. Sur son moteur de recherche, elle tape « soumise », et la, horreur. Elle découvre vraiment tout ce qu’elle refusait d’accepter jusque la.

Cette fois, c’est sur, ce Christian n’est pas prêt de la revoir. Elle éteint son ordinateur et se recouche, mais encore une fois, le sommeil ne vient pas. Elle ne comprend pas. Ça l’intrigue tout de même beaucoup, trop a son gout. La courte nuit qu’elle a passée l’on conduite a rêvé d’être aux pieds de l’inconnu de la terrasse et elle s’est même réveillée pour se caresser. « Mais comment est ce possible ? Comment puis je rêver de ça et avec lui en plus ? »

Le dimanche en famille, elle est trop occupée pour penser a ça. Et les jours suivants ne sont pas non plus propices à y réfléchir. Mais, plusieurs situations totalement neutres lui font penser aux paroles de Christian. Des mises en situation qui, comme il l’a si bien dit, vont sûrement lui revenir en tête dans sa façon de gérer les cas. Les situations s’enchainent au fil des jours et à chaque fois, elle est obligée de reconnaitre qu’il a dit vrai et ça l’énerve de plus en plus.

Demain c’est samedi, et Chloé compte bien aller voir Christian pour discuter car elle à pleins de questions à lui poser. En avance sur l’heure du rendez-vous, elle se dit qu’elle doit être plus malade que lui pour être revenue. Mais elle a trop de questions à lui poser et elle veut savoir. II est quatorze heures quarante cinq et Christian n’est toujours pas la. « Il me pose un lapin maintenant. Non mais que je suis conne d’être revenue. C’était évident qu’il ne serait pas la. » Elle paye son café et au moment de se lever, Christian lui appuie sur l’épaule pour la faire se rassoir.

« - Ah quand même ? Tu as…

• Chut petite soumise. Tu ne dois pas faire de remarques à ton Maître.
• Non mais tu rêves mec, je ne suis pas ta soumise et tu ne seras jamais mon Maître. » Sans dire un mot, ni s’énerver, Christian lui administre une magistrale gifle qui résonne bien fort sur la terrasse du café. « - Prends tes affaires et suis moi sans dire un mot ! »

Sur de lui comme toujours, il se lève et commence à avancer sans se soucier que Chloé suive. D’ailleurs, elle hésite beaucoup à obéir et à le suivre sans rien dire. Il a pris trois cents mètres d’avance et il ne se retourne toujours pas. Il tourne à droite dans une grande rue toujours sans un regard pour la demoiselle. Chloé a trop de questions à lui poser, elle se lève et part en courant pour essayer de le rattraper, trop tard, elle l’a perdu. Une déception l’envahie fortement. Elle pense qu’il va être déçu et cette fois, elle ne le reverra pas. Tant pis, elle part chez elle se réfugier et pleurer.

« Pourquoi ces larmes ? Est-ce la gifle ? » Non, tout simplement ces multiples questions sans réponses qui la hante toutes les nuits. Et cette nuit n’échappe pas aux autres, elle éprouve un énorme besoin de regarder sur internet des blogs de soumises pour se caresser frénétiquement. Chloé se fait même la remarque, « Elles ont toutes l’air de prendre un tel plaisir, et si il avait dit vrai ? Est-ce là la vie que je veux ? » Le sommeil viendra très tard cette nuit encore pour la demoiselle qui n’arrive plus à cacher son envie de revoir Christian. « C’est décidé, je retournerai à la terrasse samedi pour voir si il y sera ! »

Un samedi, puis deux puis trois et pas de Christian. Chloé est désespérée à la terrasse et se met à pleurer devant un énième café. Tout à coup, son téléphone sonne, c’est un numéro inconnu de son répertoire et si c’était lui ?